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Marion FERRANDERY

Équipe
Marion FERRANDERY
Marion Ferrandery est docteure en sciences de l’information et de la communication

Marion Ferrandery  a soutenu en 2023 une thèse portant sur la construction des publics jeunes par les professionnels de la télévision, dirigée par Marie-France Chambat-Houillon. Ses travaux s’inscrivent dans une perspective sémio-pragmatique et portent sur l’articulation entre récits médiatiques et catégorisation de leurs publics destinataires. Ces récits  et leurs modalités d’adresse aux publics, sont notamment appréhendés dans ses recherches comme des ressources visant l’apprentissage de savoirs (émissions jeunesse à la télévision), de savoir-faire (tutoriels sur YouTube, Instagram ou TikTok) et de savoir-être (fictions destinées aux adolescents ; ressources numériques audio – podcasts – et vidéos – YouTube, Instagram, TikTok – sur la maternité et la parentalité).

  • Docteure en Sciences de l’information et de la communication (2023), Université Sorbonne Nouvelle (CIM),
  • Chercheuse postdoctorale, LabEx ICCA (Industries culturelles et création artistique), Projet collectif « APPLAB » (Apprendre par la bande)

Thèmes de recherche

Audiovisuel – Plateformes numériques – Télévision – Séries télévisées – Stratégies de programmation – Représentations médiatiques de la jeunesse – Pratiques médiatiques des jeunes – Apprentissages

Domaines d'enseignement

Sémiologie des médias – Analyse d’images – Socio-économie de la télévision – Étude des séries télévisées – Méthodologie du travail universitaire

Recherches

2016-2022      Thèse en Sciences de l’information et de la communication : « Construire un public particulier de la télévision. Stratégies d’adresse et représentations de la jeunesse par les professionnels de la télévision française (1949-2019) », sous la direction de Marie-France Chambat-Houillon – Université Sorbonne Nouvelle. Laboratoire CIM, EA 1484 – ED 267 Arts et Médias

JURY DE SOUTENANCE

  • Laurence Corroy, Professeure, Université de Lorraine
  • Sabine Chalvon-Demersay, Directrice de recherche (CNRS), directrice d'études (EHESS)
  • Marie-France Chambat-Houillon, Professeure, Université Paris Panthéon Assas (Directrice)
  • Sophie Jehel, MFC HDR, Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis (Rapporteure)
  • Kira Kitsopanidou, Professeure, Université Sorbonne Nouvelle (Présidente)
  • Benoit Lafon, Professeur des universités, Université Grenoble Alpes (Rapporteur)

Résumé :

« Digital natives », « screenagers », « génération numérique » : les déclinaisons discursives teintées de déterminisme technologique visant à décrire les jeunes à travers leurs usages des médias sont nombreuses. Le numérique est désigné à la fois comme la raison et la solution idéale permettant de contrer l’éloignement supposé des jeunes de la télévision dite « traditionnelle ». Cette association récurrente entre jeunesse et numérique m’a poussée à tirer le fil de l’histoire de la télévision pour comprendre l’émergence de ce lien, et d’étudier les jeunes selon « la télévision ». Je me suis ainsi demandé comment ses professionnels se sont saisis de la catégorie sociale « jeune » — externe au média — afin de construire un public particulier de la télévision depuis les années 1950, par l’intermédiaire d’une offre de programmes lui étant spécifiquement adressée.

Ce travail s’inscrit dans une perspective sémio-pragmatique dans la mesure où il appréhende l’espace de communication télévisuel comme étant traversé par un ensemble de contraintes à la fois techniques, sociales, politiques et économiques, participant à construire conjointement l’émission et son public destinataire. J’ai également mobilisé une approche généalogique en cherchant autant que possible à remonter « à la source » des discours professionnels portant sur le faible intérêt de la jeunesse pour la télévision.

Trois perspectives ont été retenues pour rendre compte de la façon dont cette catégorie du public est construite : une analyse des discours professionnels portant sur les modalités de connaissance des publics et plus précisément sur la place et le rôle des enquêtes et sondages dans la « fabrique du public » ; une étude quantitative de la programmation et de l’offre globale de programmes destinés aux jeunes depuis les années 1950 ; une étude socio-narratologique d’une sélection de séries adolescentes diffusées entre 1988 et 2019.

L’articulation de ces trois dimensions, associée une perspective généalogique, a permis de montrer que sur l’ensemble de la période étudiée, les jeunes sont majoritairement désignés comme une catégorie à distance de la télévision et de ses professionnels, oscillant en fonction des périodes entre public et non-public du média. Ainsi, la description de la jeunesse comme un public distant n’est pas nouvelle, contrairement à ce que laissent entendre les discours professionnels. Le développement des outils numériques ne peut donc expliquer à lui seul le faible intérêt que les jeunes portent à la télévision traditionnelle.

L’analyse quantitative de la programmation a par ailleurs permis de mettre en lumière un désengagement progressif des chaînes de télévision vis-à-vis des publics adolescents à la fin des années 2000, tant sur le plan du volume de programmes proposés que de leurs modalités de programmation. Ces constats laissent supposer que l’éloignement ou la distance du public jeune de la télévision durant cette période n’est, là encore, pas uniquement le fait de l’extension de la concurrence à de nouveaux dispositifs et de nouveaux contenus numériques, mais la conséquence d’une absence de volonté du secteur de s’adresser à ces publics, montrant finalement que cette distance est en partie construite par les professionnels eux-mêmes.

Enfin, l’étude des récits, présentés par les professionnels comme réalistes et pédagogiques, a montré à la fois une évolution dans le traitement des thématiques et des problèmes rencontrés par les jeunes personnages, et, paradoxalement, une grande stabilité dans la proposition d’une définition statutaire de la jeunesse. Elle est ainsi définie à l’écran, comme une succession d’étapes structurantes permettant d’accéder au statut d’adulte.

Mots-clés : télévision ; séries télévisées ; programmation ; numérique ; stratégies d’adresse ; représentations ; jeunesse ; publics

Publications

Publications dans des revues à comité de lecture

2023, « S’adresser à la jeunesse en temps de crise : Les reconfigurations de la programmation télévisuelle destinée aux jeunes. Le cas de Lumni (France Télévisions) », Communication et Langages, à paraître.
2023, « Les émissions jeunesse à la télévision française » , Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics.
2019, « À la recherche du public jeune ? Panorama des enquêtes réalisées par la télévision   française ? (1949 – 2017) », Cahiers de Champs Visuels, n°16/17.
Ferrandery Marion et Louessard Bastien, 2019, « Jeunesse et numérique au cœur d’une même injonction au neuf ? Analyse des stratégies et des discours sur le numérique chez France Télévisions (2005 – 2019) », Les Enjeux de l’Information et de la Communication, 20(3).

Enseignement

Thématiques : Sémiologie, audiovisuel, méthodologie

Niveaux : L1, L2, M1

Icône PDFmarion_ferrandery_-_cv_decembre_2023.pdf