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Projet de recherche européen : de Facto II

Projet de recherche européen : de Facto II
La Commission européenne a notifié au CARISM en janvier 2024 que le projet de recherche déposé en septembre 2023 par le Pr. Arnaud Mercier était retenu pour financement.

Hérité d’un premier projet financé par l’Union européenne qui était dirigé par le Pr. Dominique Cardon, au Médialab (IEP de Paris) entre 2022 et 2024, le programme de facto II, piloté par l’AFP (à la tête d’un consortium médiatique réunissant toutes les rédactions qui disposent d’un service de fact checking dédié), est composé de trois catégories d’acteurs : médias, chercheurs, membres de la société civile.

Chaque membre partage un même double objectif : améliorer la prise de conscience face aux désinformations qui circulent en masse sur internet et lutter contre ces fake news.

Au sein de consortium national de recherche appliquée, puisqu’il s’agit de produire des dispositifs concrets d’éveil à la désinformation (sous forme d’articles grand public, de guides pédagogiques, de séminaires et conférences ouverts, de dispositifs pédagogiques dédiés…) , la partie recherche académique est pilotée par le CARISM, sous la direction du Pr. Arnaud Mercier.

Doté d’un budget de 400.000 € sur 30 mois, ce projet qui débutera en juin 2024, aura une focalisation privilégiée, mais non exclusive, sur l’IA et les fake news.

En effet, la démocratisation de l’accès à l’intelligence artificielle générative peut faciliter et généraliser davantage encore la production de fake news. L’hyper réalisme que cette technologie permet (deep fake, création automatisée de photos truquées…) peut contribuer à renforcer le doute en sapant le principe d’administration de la preuve par l’image, et peut à contrario, offrir à ceux qui rêvent d’un monde alternatif des pseudo preuves plus convaincantes encore.

Face à ce constat, 3 défis majeurs seront traités dans ce projet de recherche :

 

  1. Identifier la manière dont l’IA participe à l’industrie du doute, en mettant en place une veille sur la survenue des cas de fake news générées par IA, et en réunissant des chercheurs et chercheuses de nombreuses disciplines afin d’évaluer les reconfigurations de l’espace public induites par la démocratisation de l’accès à l’IA.
     
  2. Mieux comprendre l’articulation entre mise en circulation et  croyance en des fake news (même grossières et produites ou non avec l’IA), et vision complotiste du monde et prises de position politique extrémistes et intolérantes.
     
  3. Stimuler l’esprit critique d’un jeune public face aux risques de manipulation générées par l’IA et aux infox en général, à la fois en ce qui concerne la détection d’indices permettant de douter de la véracité d’un contenu que pour les sensibiliser aux conditions d’un usage éthique des productions artificielles hyperréalistes créées. Le tout étant testé sous forme de modalités expérimentales parallèles, afin d’aboutir à des conclusions sur la méthode optimale. Il s’agit donc de mettre en place des études expérimentales auprès du jeune public pour comprendre sur quoi repose la confiance dans des contenus présentés comme d’actualité. Il s’agit également de procéder à l’évaluation des résultats obtenus en matière pédagogique dans la sensibilisation des élèves aux procédés de désinformation dans le cadre de l’éducation aux médias et à l’information (EMI). Avec la collaboration active du CLEMI et de sa branche CLEMI Sup (Virginie Sassoon, Isabelle Féroc-Dumez, Pauline Escande-Gauquier & Nathalie Sonnac) et de la Fondation Descartes (et l’usage pédagogique de ses podcasts Les infox de l’histoire, disponibles sur la plateforme de France Info). 

De nombreux chercheurs et chercheuses du laboratoire seront associés, à des degrés divers, à ce projet.

Certains sur toute la durée (Arnaud Mercier, Nathalie Sonnac, Tristan Mattelart, Quentin Gilliotte) ou plus ponctuellement (Cécile Méadel, Fabrice d’Almeida, Agnès Granchet)  ainsi que des doctorants : Tatiana Avilla, Dusan Bozalka.