Aller à l'en-tête Aller au menu principal Aller au contenu Aller au pied de page
Accueil - Axe 2 : Gouvernance et usages du numérique

Axe 2 : Gouvernance et usages du numérique

Recherche
Axe 2 : Gouvernance et usages du numérique
Co-responsables : Cécile MÉADEL et Agnès GRANCHET, avec Romain BADOUARD, Arnaud MERCIER, Josiane JOUËT et Rémy RIEFFEL

Comment les technologies numériques sont-elles construites, utilisées, gouvernées et comment symétriquement construisent-elles et organisent-elles le monde qu’elles habitent ? Dans la lignée de travaux en sociologie des usages (Jouët, 2011), histoire des techniques et de l’innovation, en sociologie des sciences et des techniques et en droit, cet axe s’intéresse aux dispositifs numériques, à toutes ces architectures, langages de programmation, protocoles, standards, applications, couches, réseaux, interfaces, traces, etc. qui constituent l’internet au sens large, depuis les premières phases de leur conception, jusqu’à leurs usages et aux données et informations qui en résultent, en passant par les multiples modalités qui les partagent, les transforment, les enrichissent, les déforment, les gouvernent. Ces objets ont pour spécificité de brouiller les frontières : les usagers deviennent des concepteurs ; le patrimoine se décline au futur ; les enjeux politiques s’écrivent en code ; les comportements deviennent des valeurs monnayables. Les données publiques peuvent devenir des données marchandes, et l’accès aux ressources dépend de l’infrastructure techno-juridique et des politiques du partage de l’information.

Gouvernance et action publique

Comment l’action publique évolue-t-elle en régime juridique, comment adapte-t-elle ses normes et ses pratiques, quels sont les impacts de la numérisation sur la cité ?  Ces questions sont abordées dans le programme de recherche sur la consultation en ligne autour du projet de loi « République numérique » qui marque une rupture dans les dispositifs de e.gouvernement à la fois par le design de la plateforme, par l’ampleur de la participation et par les effets sur l’écriture de la loi. Elles le sont également à travers des travaux sur les données personnelles numériques dont l’explosion et l’exploitation foudroyante conduisent à s’interroger sur le conflit des droits concurrents, mais aussi la notion d’intérêt public, ainsi que l’articulation entre les « mesures techniques et organisationnelles ».

Architecture, codes et technologies

II s’agit de comprendre comment s’organisent et se gouvernent les dispositifs de régulation de l’internet qui se présentent souvent comme disruptifs à travers une accumulation de modalités différentes. Toutes ces modalités entrent en conflit avec la hiérarchisation croissante du web, la privatisation de nombreux espaces et le rôle croissant des plateformes, la marchandisation des activités gratuites et des données personnelles, etc. Il s’agit de comprendre comment le pouvoir s’exerce sur le web, et plus exactement, pour ce qui regarde les travaux sur le code, de révéler empiriquement ce que sont les tenants et les aboutissants de ce que de plus en plus de chercheuses et chercheurs nomment la « gouvernementalité algorithmique ».

Usages et usagers du Web

Comme l’a écrit Lawrence Lessig, dans Codes et autres lois du cyberspace, l’organisation du Web et sa régulation passent aussi par les normes sociales, les modèles de fonctionnement, l’activation des usages. On s’interroge donc sur ce que ces dispositifs numériques font et font faire, dans une conception transformée de la notion d’usage (Jouët, 2000). On s’interroge en particulier sur la dimension sociotechnique et juridique des dispositifs afin de faire la part de ce qui relève de prescriptions d’action incorporées dans la technique (discours, modalités d’interaction etc.) et de ce qui s’ancre dans l’évolution des pratiques et normes sociales qui ne sont pas réductibles au paradigme numérique. Quel est le rôle des utilisatrices et utilisateurs dans la conception de ces technologies, de ces normes, de ces politiques et de ces données ? Comment les manipulent-ils ? Que leur font-ils faire ? Et, dans le même temps, à quoi ces dispositifs invitent-ils et incitent-ils, en interactions mutuelles et participation ? Quels sont les groupes sociaux et communautés qui s’emparent de ces dispositifs et en quoi les usages des dispositifs sont-ils révélateurs de transformations sociales plus larges ? Plusieurs recherches portent en particulier sur différents formats de mobilisation en ligne.