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Colloque Les scènes de la dénonciation publique. Médias, langages et sociétés

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Colloque Les scènes de la dénonciation publique. Médias, langages et sociétés
Visuel d'illustration - Les scènes de la dénonciation publique. Médias, langages et sociétés
19 et 20 mars 2024

Le Centre d'Analyse et de Recherche Interdisciplinaires sur les Médias - CARISM (Université Paris-Panthéon Assas) et l'Institut des Sciences Sociales - ISS (Université de Lausanne) organisent un colloque international, à Paris les 19 et 20 mars 2024, intitulé : Les scènes de la dénonciation publique. Médias, langages et sociétés.

Il y a quarante ans, en mars 1984, Luc Boltanski, Yann Darré et Marie-Ange Schiltz publiaient « La dénonciation » dans les Actes de la recherche en sciences sociales. Pionnier à maints égards, cet article a initié tout un champ de réflexion sur les formes plus ou moins heureuses de la dénonciation publique, prolongeant et diversifiant ainsi les études sur les répertoires de la protestation et de l’action collective. Ce colloque vise, quatre décennies plus tard, à faire le point sur les formes anthropologiques et sémiotiques que revêt aujourd’hui la dénonciation publique.

Une des particularités de l’approche de Boltanski et al. (1984) est qu’elle est grammaticale : la dénonciation inscrit les nombreux acteurs qui la soutiennent dans un « système de places » qui comprend, tout au moins en principe, un dénonciateur, une victime, un coupable, mais aussi une instance de pouvoir, sommée de réparer ce qui a été dénoncé. Par ailleurs, la dénonciation est publique, au sens tout à la fois descriptif et normatif du terme. Elle est publique au sens descriptif, car elle implique, de la part du collectif qui la porte, tout un travail de médiatisation afin de rendre visible, dans l’espace public, les blâmes, les revendications et les demandes de réparation dont elle se fait le relais. La dénonciation est également publique au sens normatif, car elle renvoie à une accusation justifiée qui ne peut être valide que si elle
réussit le « processus de désingularisation » et de « montée en généralité » qui la lie à des valeurs partagées par le public qu’elle vise à convaincre de son bon droit (Boltanski et al., 1984). La dénonciation marque ainsi la capacité d’un public à créer, contester ou réaffirmer des normes sociales et collectives (Brugidou, 2013).
Tout en tentant de déployer l’ensemble des enjeux descriptifs et normatifs que soulèvent les formes récurrentes ou inédites de la dénonciation publique, ce colloque interrogera tout particulièrement l’efficacité ou le délitement de la critique dans nos espaces publics contemporains, les nouvelles formes d’appel au jugement public et la capacité des politiques publiques à se saisir des revendications qui proviennent de la société civile.

Trois axes, perméables entre eux, délimitent les périmètres scientifiques des questionnements qui vont occuper ces journées. Le premier axe, qui relève de l’anthropologie et de la sémiotique, s’intéresse aux formes rhétoriques et narratives de la dénonciation en tant que récits partagés, susceptibles de constituer, maintenir ou reconfigurer un ordre moral 2 ou politique. L e second axe se penche plus particulièrement sur la vitalité politique de la dénonciation publique et les manières dont elle autorise, tout au moins aux yeux du collectif qui s’en fait le relais, des réajustements en faveur d’un bien commun passible de différentes définitions (Boltanski & Thévenot, 1991). Le troisième axe invite à considérer les nouveaux formats de la dénonciation publique, les modalités énonciatives qui permettent de nommer
et d’appréhender les figures du dénonciateur, et partant, les nouvelles identités des publics que ces dispositifs d’énonciation et de dénonciation tentent de « performer ».

  • Axe I – Anthropologie et sémiotique des récits de la dénonciation
  • Axe II – Dénonciation publique et culture de la démocratie
  • Axe III – Journalisme, culture numérique et dénonciation : pratiques, figures et médiations

Vous trouverez le texte complet de l'appel à communications et le détail des modalités de soumission ci-contre.

Icône PDFprogramme_denonciation.pdf

Direction scientifique et organisation

  • DUFOUR Swan, CARISM, Université Paris Panthéon Assas, doctorant
  • KNEUBÜHLER Marine, ISS, Université de Lausanne, doctorante
  • OBERHAUSER Pierre-Nicolas, Haute École de Santé Vaud, Université de Lausanne & Cermes3, chercheur post-doctorant
  • KAUFMANN Laurence, ISS, Université de Lausanne, professeure ordinaire
  • LAMBERT Frédéric, CARISM, Université Paris Panthéon Assas, professeur émérite